…Oui l’hiver à cause des chasses d’eau et de voir les bateaux s’échouer, le port propose des places en Vilaine. L’Accalmie pouvant s’échouer et bequiller, il a été convenu de le laisser à quai, même seul, ceci sans risque.

Toutefois il n’est pas seul, le « canot’ à PolO » l’accompagne… !

Les chasses d’eau en Vilaine se manifestent particulièrement en hiver, lors des crues, lorsque le niveau d’eau monte plus haut que la normale. Ce phénomène est intimement lié à la présence du barrage d’Arzal, situé en aval de La Roche Bernard.

Le barrage d’Arzal, un ouvrage estuarien construit dans les années 1970, joue un rôle crucial dans la régulation hydraulique de la Vilaine. En période de crue, il modifie son fonctionnement en ouvrant largement ses portes, bien plus que d’habitude. Cette ouverture importante permet de libérer une grande quantité d’eau douce en amont, ce qui fait baisser le niveau d’eau dans le fleuve, notamment à La Roche Bernard, où l’on retrouve alors des conditions proches d’une marée basse naturelle comme avant la construction du barrage.

Les « chasses » correspondent à cette vidange rapide d’eau douce depuis la réserve derrière le barrage, synchronisée avec la remontée de la marée. Lorsque la mer monte, les portes du barrage se referment pour empêcher l’eau salée de pénétrer dans la Vilaine, tout en permettant à l’eau douce de s’écouler vers l’aval. Puisque l’eau de mer monte plus vite que l’eau douce, cette gestion ralentit l’effet de crue en amont.

Ce mécanisme provoque une baisse du niveau d’eau ressentie surtout dans les zones peu profondes, comme le port du Rodoir à La Roche Bernard. Chaque année, vers début novembre, les bateaux amarrés au fond du port sont retirés pour éviter qu’ils ne s’échouent lors de ces phases de vidange estivale. Dans certaines zones du vieux port, notamment sous les arbres du côté de Férel, les fonds sont vaseux et assez solides, permettant aux bateaux de s’échouer sans trop de risques, à condition de rester prudents, notamment à la remontée des eaux. En effet, si l’eau remonte mal autour d’un bateau, celle-ci peut entrer par l’arrière (la poupe), provoquant des risques de dommages.

Pour limiter ces désagréments, le port propose depuis une quinzaine d’années des places d’amarrage à l’extérieur de la Vilaine, en mouillage, voire sur des pontons accessibles moyennant un supplément. Cela offre aux bateaux une meilleure sécurité et la possibilité de réaliser des travaux d’entretien hivernal.

Certains bateaux, comme notre l’Accalmie, peuvent également s’appuyer directement sur les quais où le fond est constitué de pierres plates sans aspérités dangereuses, ce qui évite les risques d’endommagement des coques. Ce bateau est amarré avec une béquille extérieure qui permet un appui stable, notamment face au vent dominant. Lors de la première chasse importante, le bateau se pose doucement sur le fond, et c’est à ce moment que les amarres sont ajustées pour assurer la sécurité avec le niveau d’eau qui varie.

Les chasses s’estompent généralement à la fin de l’hiver ou au début du printemps, vers fin mars, début avril, moment où les bateaux retournent à leur place d’origine dans le port du Rodoir.

En résumé, les chasses d’eau hivernales sont une conséquence de la gestion du barrage d’Arzal en aval de La Roche Bernard, destiné à réguler les niveaux d’eau et protéger les zones en amont des crues, tout en conciliant la protection contre l’eau salée. Ce régime hydraulique particulier impacte fortement les niveaux d’eau locaux, avec des conséquences directes sur l’amarrage et la gestion des bateaux dans le port du Rodoir.

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